Uncategorized

Ringu Tulku Rinpoche’s visit to Thailand: A Photo Diary By Dr Andy Lowe

Three years ago Ringu Tulku Rinpoche made his first visit to Thailand.  In February this year he returned.  Following his last visit several different groups in Thailand were very eager to listen to more of Rinpoche’s teachings.  I was very pleased when, once the prospect of Rinpoche’s visit to Thailand was going to happen, that the money needed for all the travel costs was raised in less than one week.  This happened due to the generosity of a handful of local people.  This meant that all of the donations for Rinpoche, received during his visit, would go to Rinpoche and not to travel costs.

The accommodation and food for Rinpoche and his brother Kalsang Dorjee, during their stay in Thailand was mainly donated by the 1,000 Stars Foundation based in Bangkok.  The president and founder of this organization is Dr Krisadawan Hongladram [Dr Kris].  She used to be a professor in linguistics at Thailand’s premier university Chulalongkorn.  She took early retirement from her post so that she could spend her time helping Tibetan Buddhism to flourish both in Tibet and Thailand.  During the course her university research she decided to compile a dictionary of Tibetan dialects focusing on the Kham region of Tibet.  It was during these field studies in Tibet that her heart was touched by the devotion of so many Tibetans, who despite their very hard life, through the practice of Tibetan Buddhism, managed to maintain both their dignity and joyfulness.  On return to Thailand she decided to dedicate her life to help Tibetan Buddhism flourish both by helping those in need in Tibet and also by building Thailand’s first Tibetan Buddhist Stupa. Continue reading

International Conference on Science, Spirituality and Education by Annie Dibble

 International Conference on Science, Spirituality and Education.  Gangtok, Sikkim December 20th – 23rd 2010

 In December 2010, while the western hemisphere was engulfed in the worst snowstorms and lowest temperatures in living memory, Gangtok was enjoying relatively balmy daytime weather and for four days, at the invitation of the Sikkim Government, the  Dalai Lama and a number of eminent meditation teachers, scientists, educators, politicians, sociologists, philosophers gathered for the first International Conference on Science, Spirituality and Education.

It was hosted by the Namgyal Institute of Tibetology and the initiative was conceived in response to a growing concern for the future prospects of a younger generation of Sikkimese  – many of whom are finding themselves aimless and disaffected as the country brings itself into line with the rest of the 21st century.

A team whose advisors included both the Venerable Ringu Tulku and H.E. Jetsun Khandro Rinpoche invited Western and Asian experts in the field  to share expertise with His Holiness the Dalai Lama and debate on the problems that young people are facing as Sikkim is rapidly propelled into commercial prosperity. Continue reading

Quantum Emptiness -The Quantum Illusion-like Nature of Reality by Graham Smetham

Graham Smetham B.A. studied Mathematics at Essex University, England and Philosophy of Religion at Sussex University. During his time at Sussex he taught a subsidiary course for scientists on the interconnections between Western science and Eastern philosophical perspectives and it was through the investigations undertaken during the preparations for this course that he began to have the insights which later developed into wide ranging and detailed explorations contained in his book Quantum Buddhism: Dancing in Emptiness.

Continue reading

POURQUOI le BOUDDHISME ?

« La vie de chacun d’entre nous est marquée par une triple anxiété : la peur de la destruction, le désespoir devant l’absurde et la détresse de l’isolement » Karlfried Graf Dürckhem

 Quand on a toute sa vie durant, baigné dans la culture occidentale et côtoyé les différents aspects de la philosophie et de la spiritualité occidentale, il peut être éclairant de retrouver le cheminement qui finalement a conduit vers le Bouddhisme pour découvrir les sources qui  y ont contribué,  pour peser la sincérité de cet engagement et aussi s’assurer de son adhésion à ces enseignements ; c’est pourquoi au lendemain de ma décision si tardive, j’aimerai faire un retour en arrière pour découvrir le fil rouge qui m’a amené à faire ce pas.

Il m’importe aussi de réfléchir comment harmoniser mon attachement etmon appartenance aux valeurs occidentales en  y intégrant cette rencontre avec l’Orient. 

Trois éléments ont, je crois, été déterminants dans ma jeunesse  et peuvent apporter un éclairage à ce que je suis ( il faut ajouter que je suis née en 1927) : 

1° Dans mon enfance, dès l’âge de 6 ans, des circonstances familiales difficiles ont conduit mes parents à me mettre dans un pensionnat, avec une autre sœur plus âgée et cela pendant 5 ans.

J’ y ai découvert  le sentiment de  solitude, avec ses peurs nocturnes . Cependant je voulais répondre à la demande de ma mère « d’être raisonnable »  j‘ai alors développé un intérêt (compensatoire sans doute) pour le savoir, la connaissance que j’ai toujours privilégié depuis.

 2° Dans mon adolescence, de retour au foyer familial : la guerre !

Un basculement évident des valeurs d’une civilisation à laquelle on croyait,  vers un monde violent où s’affrontent des pays si proches pourtant. Je suis, depuis, devenue une inconditionnelle de la non-violence et antimilitariste convaincue.

 3° La religion catholique, celle de ma famille, de mes écoles et des mouvements de jeunesse au sein desquels j’ai milité .

 J’ai dirigé dès mes 20 ans une maison de vacances pour  jeunes filles . Ce qui très tôt (trop tôt ?) m’a amené à assumer des responsabilités.

J’ai cependant eu assez vite l’impression de ne pas avoir reçu lors de cette éducation  les données pour un bon équilibre de vie, ou pour mieux dire un plein épanouissement .

Trop de questions restaient pour moi sans réponses : place de la sexualité, de la femme, des dogmes imposés, pourquoi cette culpabilisation mise en avant et conséquemment cette difficulté à s’accepter, la présence du mal et de la souffrance, bref le sens de la vie , le pourquoi de cet existence …

(A ce propos, je retrouve une analyse sur cette époque de mon éducation religieuse catholique dans « L’Evangile d’un libre penseur » de Gabriel Ringlet , prêtre théologien « Quand je vois dans quel infantilisme, parfois, on a pu maintenir les chrétiens, dans quelle niaiserie, dans quel refoulement, quelle culpabilité… pardonnez-moi mais une terrible colère m’envahit. Je ne peux supporter qu’on transforme un Evangile vivant en bouillon pour les morts ,  p.150. »)

 Après ces trois données qui n’ont pour but que de me situer au moment où j’aborde ma vie d’adulte et d’y rechercher le fil rouge qui par un long chemin m’a mené au Bouddhisme. 

Je crois bien me rappeler que ma première découverte du Tibet, je la dois à Alexandra David Neel . Ses récits donnaient toutefois pour moi une image d’un monde intéressant certes mais fermé et ésotérique.

 En dehors de ma vie professionnelle ( j’étais assistante sociale dans une usine d’une région industrielle) c’est surtout par la lecture que peu à peu j’ai eu connaissance de la spiritualité orientale et parfois nommément du Bouddhisme . C’est sans doute Aldous Huxley dont j’ai découvert les essais après la guerre qui m’a  le premier donné une vision  positive du Bouddhisme : dans « Le plus sot animal » (en anglais Proper Studies) « La Fin et les Moyens » (Ends and Means). J’avoue garder  maintenant encore une place favorite dans mes lectures à cet auteur qui m’a ouvert des perspectives vers une spiritualité plus ouverte et plus équilibrée.

 Moins sérieusement, je n’oublie pas qu’en Belgique, nous avons bénéficié dès 1960 de la parution de «   Tintin au Tibet  » par Hergé.

 D’autre part, je suis et reste attachée profondément à des auteurs occidentaux qui posent un questionnement sur le sens de la vie, et dont l’inquiétude va parfois jusqu’à avancer la théorie de son absurdité : Albert Camus et son humanisme chaleureux , Cioran et sa détresse.

Mes premiers contacts moins livresques je les dois à Arnaud Desjardins dont j ’ai suivi une série de conférences à la radio au début des années 1960. J’ai acheté alors « A la recherche du Soi » « Monde moderne et Sagesse Ancienne » et un livre sur Gurdjieff. Je me suis aussi abonnée dès l’annonce de sa parution à une revue « Planète » en octobre 61 dirigée par Louis Pauwels qui se voulait aller à la recherche de civilisations culturelles anciennes et d’ aujourd’hui mais parfois lointaines, qui apportaient d’autres réponses que l’Occident. Grâce à elle, j’ai découvert des écrits de Teilhard de Chardin , Julian Huxley et même de certains voyageurs qui revenaient de monastères tibétains. Cette revue me confortait aussi dans le malaise que j’éprouvais vis-à-vis du colonialisme et  de l’endoctrinement des populations indigènes particulièrement au Congo belge car elle adoptait enfin une ouverture positive aux différentes réponses que l’humanité avait et donnait encore au sens de l’existence et à l’ aide pour vivre que chacun pouvait y trouver.  

En dehors des livres, les Arts et spécialement la musique ont été et sont toujours pour moi des havres de paix , de sérénité qui éveille la part la meilleure en nous-même.La musique de chambre spécialement m’a accompagné toute ma vie, m’a aidé  à vivre et je citerai Cioran « Nous ne sentons vraiment que nous avons « une âme »  que lorsque nous écoutons de la musique »(Cahiers p.102) Bien que  n’étant  qu’une simple mélomane , je ne puis ne pas mentionner ce qui a été et est encore pour moi l’apport essentiel et spécifique de l’Occident dans la spiritualité, l’Art faisant entrevoir une  dimension qui nous transcende. 

J’avais, comme chacun, suivi avec désolation le drame que vivait le Tibet sans vraiment le découvrir dans toute sa portée . Il est certain toutefois que la fuite du Dalaï- Lama et son arrivée en Inde a permis d’ en mieux comprendre toute la tragédie.Lors de l’attribution de son prix Nobel de la Paix en 1989, l’Europe et le monde découvraient la bonté, la sagesse et le rayonnement de celui qui était le meilleur représentant du Bouddhisme Tibétain, mais bien avant cela, les reportages et les images relataient, sans doute en partie, le « génocide culturel » que vivait la population restée au pays.  

En 1983 un tournant dans ma vie : je rejoins le parti écologiste naissant. J’avais découvert au « Pays Noir » la pollution, ses incidences sur la santé,la détérioration de notre planète, la condition ouvrière ,les discriminations hommes –femmes mais aussi le besoin d’éthique dans le monde politique, le manque de participation du citoyen à la gestion du pays. Ce parti avait comme ambition de « faire de la politique autrement ». Ses débuts ont été difficiles et m’ont amené à m’impliquer davantage et à accepter des responsabilités plus prenantes que je n’avais imaginé et cela jusqu’en 1994.

 C’est donc bien tardivement que j’ai souhaité approfondir les réponses que le  Bouddhisme apportait tant sur le plan philosophique que dans ses préceptes  de vie. J’avais eu l’occasion au plan politique de suivre de près le dossier du Tibet et le comportement de la population. Je découvrais aussi ses affinités avec l’Ecologie qui mettait l’homme au sein de la nature sans prérogative mais soulignait au contraire ses responsabilités …

Mais j’ignorais alors où trouver les enseignements que je souhaitais . Je suivais régulièrement les émissions Bouddhistes sur France 2 qui un jour à conseillé l’achat d’un Guide de Ph.Cornu où j’ai trouvé l’adresse et les coordonnées de l’Institut Yeunten Ling à Huy. C’est là que j’ai commencé à approcher les enseignements  très régulièrement pendant les week-ends dés 2000.

 J’avais déjà beaucoup lu sur le Bouddhisme mais découvrir les enseignements vivants est une expérience irremplaçable et de plus, dans une atmosphère paisible et conviviale. Ce qui m’a frappé et que j’ai apprécié, c’est qu’après l’enseignement, il y avait place pour les questions. Et puis j’ai enfin découvert la méditation, le calme du Temple ; le recueillement des participants favorisant l’approche de cette pratique que je ne trouvais pas facile . La prière dans la religion qui m’était familière et habituelle est bien différente car c’est une orientation des pensées vers un Etre et est plus une impulsion … La méditation que je m’efforce de pratiquer depuis nécessite pour moi un environnement et un calme autour de moi. Curieusement la présence d’autres méditants est une aide , il n’empêche que je dois avouer que je suis encore une piètre méditante même si de temps à autre j’ai ressenti une paix et un bien-être inattendu, et entrevu ce que peut apporter la méditation…. Mais je n’ai fait que l’entrevoir….

 J’ai relu mes notes de cette époque et retrouvé le plaisir de la découverte d’une philosophie bien structurée à laquelle s’ajoutait une finesse d’analyse psychologique qui m’apparaissait tout à fait convaincante et contemporaine.

Cependant je me rappelle être restée perplexe devant les rituels, le cérémonial, toute l’atmosphère colorée tibétaine (les enseignements étaient donnés en tibétain). Il est vrai que les lamas étaient tibétains et qu’ils souhaitaient sans doute maintenir et propager cette culture en danger au pays, mais je doutais déjà de pouvoir assimiler cet exotisme et ces pratiques ésotériques.Par contre, j’adhérais facilement aux vertus transcendantes (ou Paramitas) persuadée que c’était là le chemin pour la réalisation de l’être humain même si elles m’apparaissaient comme une voie difficile d’accès : la Sagesse notamment si éloignée de la vie occidentale…mais aussi la patience ! 

En mai 2001, sur  le conseil d’une amie bouddhiste rencontrée à Huy, j’ai été à une journée d’un enseignement de Ringu Tulku Rimpoché. C’était au programme : un simple questions-réponses , l’enseignement était donné en anglais et traduit.J’ai aidé une voisine dans la peine à poser une question par écrit, elle était en  grande détresse, seule avec un enfant handicapé et ne trouvait pas d’issue à ses problèmes.

L’attitude recueillie, le calme et la sérénité donnée dans la réponse par Rimpoché m’ont fait découvrir vers quelle profondeur pouvait conduire cette spiritualité. Comme assistante sociale, je savais la difficulté à trouver la juste attitude. Le lendemain, cette dame et moi avons été à son enseignement du soir et depuis, je sais qu’elle a trouvé une issue favorable tant pour elle que pour son fils.

 Si je relate cette expérience personnelle, c’est que je crois vraiment que la rencontre avec le Bouddhisme passe obligatoirement par ces trois étapes : la lecture, l’enseignement et la rencontre d’un Maître qui incarne ce qui vous  a été donné intellectuellement. Je sais qu’après, il faut la pratique et son intégration dans le quotidien, surmonter les obstacles qui interviennent sur le chemin de l’adoption et de l’adhésion à cette nouvelle spiritualité.  (J’hésite à utiliser le mot religion tellement galvaudé et trahi trop souvent par ses dérives.) Ce fut un long chemin pour moi et difficile .Pourtant bien des éléments du Bouddhisme me séduisaient d’autant que certains étaient ancrés en moi: la non-violence, la tolérance,la compassion et l’amour pour tous ,le respect de la nature .D’autres éléments m’ont paru assez vite convaincants et apportant même une réponse à des questions toujours restées sans réponse jusqu’alors :l’interdépendance, l’impermanence (évidente !) la réincarnation (même si ce que j’en conçois n’est peut-être pas orthodoxe).

 Depuis, j’ai suivi le plus régulièrement possible les enseignements par Ringu Tulku Rimpoché . Ceux-ci me sont apparus plus clairs, plus accessibles aussi .Sa grande souplesse ainsi que sa compréhension permettaient aussi de saisir que l’essentiel était de trouver et  prendre dans le message bouddhique ce qui était bon pour soi que c’était là l’important..

 Très séduite au départ, j’ai ressenti ensuite une résistance pour m’engager que je n’explique pas aisément.La pratique de la méditation m’a paru soudain moins accessible.

D’autre part, ma santé se dégradait. La vieillesse entraînait pour moi des difficultés supplémentaires. L’ouïe,bien nécessaire à la fois dans la relation avec l’entourage et aussi les enseignements. Les douleurs rhumatismales qui sont un handicap à rester serein et tranquille.Et puis les déplacements vers les Centres devenus difficiles alors que, j’ai besoin de sentir une communion avec d’autres pour pratiquer.C’est peut-être là que réside mon problème .Je sais qu’il serait sage d’accepter les limites imposées par la vieillesse mais entre le savoir et le vivre il y a une distance incommensurable que chacun de nous est appelé à connaître dans d’autres domaines.

 De fait, le Bouddhisme peut paraître comme une spiritualité de solitaire si on ne participe pas à la vie d’un Centre, la méditation, même si elle dédiée à tous les êtres, est un repli vers soi très différent des cultes monothéistes où on se met sous le regard d’un Etre.

Bien sûr, la « Sangha » : mais pour moi, je l’avoue j’y vois une notion encore assez théorique et lointaine.. 

En 2002, j’avais assisté à une conférence donnée par  Maître Roland Yuno Rech qui m’avait beaucoup éclairé pour comprendre la différence d’approche entre les spiritualités orientales et occidentales . Moine Zen, mais occidental, il mettait le doigt sur l’équilibre qu’apportait le Bouddhisme à  l’Européen désorienté : pour lui, le Bouddhisme  permettait de retrouver l’Unité en donnant plus de sens à la vie et abandonner ainsi des dualités préjudiciables à l’épanouissement : dualité entre le corps et l’esprit, entre soi et les autres, entre l’homme et la nature , entre le matériel et  spirituel, entre les moyens et la fin, entre la vie et la mort..

Je résume évidemment à ma manière et comme je peux un enseignement qui m’a  paru une réponse forte pour expliquer l’attrait de l’Occident pour le Bouddhisme et l’ apport essentiel de celui-ci dans notre monde désaxé.

 Alors pourquoi tant d’hésitations de ma part à faire un pas définitif ? Je n’ai pas, il est vrai, une nature à m’engager à la légère et je sentais encore des réticences vis-à-vis de certaines pratiques, peut-être aussi par une certaine paresse…mais réellement, il y avait un recul en moi comme si je devais abandonner quelque chose . Même si je reste attachée au message de l’Evangile, ses Institutions ne me semblent pas porteur de ce message  et j’avais rompu avec elles : trop de richesses, trop de pouvoirs , trop de certitudes absolues  et de diktats sans nuances. Pourtant tant de catholiques  ont porté et portaient encore d’une façon remarquable et exemplaire le message du Christ. Quelles complexités engendrées par le comportement humain !.

 Il a fallu une hospitalisation inopinée et en urgence en octobre 2009 pour m’apporter le coup de pouce nécessaire pour prendre enfin une décision .   (J’ai lu dernièrement dans une étude consacrée au vieillissement que celui-ci entraînait une résistance au changement, j’ai trouvé là une justification à mes tergiversations… ah, ce besoin de toujours se justifier !) Etant en danger, l’infirmière qui rédigeait mon dossier m’a demandé ma religion : après une minute de réflexion, j’ai répondu « Bouddhisme ».Pendant les semaines de mon séjour à l’hôpital, j’ai réfléchi à ce qui m’avait poussé à donner cette réponse :pour commencer, sincèrement, je ne me voyait pas mourir avec l’étiquette « sans religion » j’ai toujours vécu persuadée que les valeurs spirituelles sont essentielles et portent l’espérance de l’humanité quand elles sont empreintes de l’ouverture vers l’autre. J’ ai mis en exergue à mon récit, un texte de K-G Dürckheim, qui m’a paru résumer admirablement les détresses de la vie humaine ; Pour moi, c’est le Bouddhisme qui y répond le mieux et   sa philosophie et ses vertus transcendantes , cœur de la pratique, correspondent le mieux à ma vision d’un être accompli .

 Mais surtout, la bonté et la compréhension encourageante de Ringu Tulku Rimpoché ont été pour moi ces dernières années une aide et un réconfort important. Ma réponse ne pouvait pas être autre. 

En mars 2010, lors de la venue de Rimpoché à Bruxelles et grâce aussi à l’aide efficace et rapide de François Henrard , malgré un programme très chargé Rimpoché a bien voulu me donner refuge dans le Temple de Kagyu Samye Dzong, merci à eux pour cette hospitalité impromptue.J’ai reçu le beau nom de « The Torch of Dharma ». 

Je ne crois pas être une très bonne bouddhiste. Je ne sais pas si, sur le chemin qui me reste, je pourrais progresser.Je sais pourtant qu’il ne faut  pas que mon esprit rationnel trop occidental sans doute me perturbe , mais  qu’il me faut trouver la voie pour harmoniser en moi ce que j’ai reçu de l’Occident avec ses doutes, ses questions, ses valeurs et la voie spirituelle que j’ai choisi avec certaines pratiques et rituels encore difficiles et peu accessibles pour moi .Mais je sais que je suis heureuse d’avoir rejoint cette spiritualité qui allie merveilleusement la compassion et la sagesse et que je souhaite qu’après ma mort, je puisses , dans une autre existence peut-être ,  y être meilleure.

 

                                      05/08/2010                              Denise Nélis

                                                         

 

 

                                                                              

Le feuilleton de Laurent

Q.: en tant que scientifique, qu’est-ce qui vous a attiré dans le

Bouddhisme ?

R.: Plusieurs aspects du bouddhisme m’ont attiré en tant que scientifique.

Il y a bien sûr son caractère non dogmatique, ouvert et rigoureux à la

fois. L’injonction du Bouddha Shakyamuni de ne pas le croire sur parole,

mais de vérifier par nous-même la véracité de ses enseignements est

remarquable. La reproductibilité et la mise à l’épreuve sont également au

coeur de la méthode scientifique. SS le Dalaï Lama a récemment écrit [dans

“Tout l’univers dans un atome”] : “La confiance que je ressens […] est

fondée sur une conviction fondamentale, à savoir que la science, tout

comme le bouddhisme, cherche à comprendre la nature de la réalité au moyen

d’une investigation critique : si l’analyse scientifique devait démontrer

que certaines affirmations du bouddhisme sont fausses, il nous faudrait

alors accepter les conclusions de la première et abandonner les

affirmations du second.” Il admet ainsi que “nos explications et nos

théories sur le monde physique dans la pensée bouddhique traditionnelle

sont resté rudimentaires en comparaison de celles de la science moderne

[…] et devront sûrement être modifiées à la lumière des nouvelles

connaissances scientifiques.” Il ajoute  : “La spiritualité et la science

sont des démarches d’investigation différentes mais complémentaires. Elles

ont un même objectif, majeur : la recherche de la vérité. […] On ne peut

donc pas dire que la science et la spiritualité soient sans rapports. Nous

avons besoin des deux pour soulager la souffrance aussi bien sur le plan

physique que psychique.” 

Un deuxième aspect essentiel est celui de l’éthique. Sur ce point aussi,

la clairvoyance du Dalaï Lama s’exprime : “Quand à la science elle-même,

elle pourrait bien être enrichie par sa rencontre avec la spiritualité, en

particulier à l’interface de questions humaines plus vastes, allant de

l’éthique à la société.” L’éthique n’est bien sûr pas spécifique au

bouddhisme. Mais certains éléments de l’éthique bouddhiste sont là encore

très éclairants. Par exemple, s’efforcer de ne pas tuer concerne bien sûr

les êtres humains, mais aussi tous les êtres sensibles, même le plus petit

insecte. De plus, c’est une véritable science de l’éthique que nous

propose le bouddhisme. Celle-ci n’est en effet pas imposée, mais résulte

logiquement d’une compréhension profonde des lois de causalité et

d’interdépendance. Or la science est constamment confrontée à des

problèmes d’éthique, qui sont souvent, me semble-t’il, posés trop tard. La

conception bouddhiste de l’éthique nous fournit des clés pour aborder ce

genre de problème : l’intentionalité positive doit être posée avant

l’action. La connaissance précède la volition qui mène à l’action. La

connaissance peut et doit être développée sans limite, car en tant que

pure connaissance, elle ne peut nuire, bien au contraire. Mais le fait de

savoir faire quelque chose n’implique en rien de devoir le faire. Un bon

exemple est la bombe H, qui a été construite dès qu’on a su la faire. Mais

une connaissance supérieure, incluant non seulement ce savoir mais aussi

celui de ses conséquences (l'”hiver nucléaire”, qui toucherait toute la

planète) a montré qu’elle était absurde et inutilisable. Une telle

connaissance, si elle avait été acquise préalablement, aurait peut-être pu

mener à ne pas la construire du tout… 

Un troisième aspect est bien sûr, pour quelqu’un comme moi qui suis non

seulement physicien mais dont le sujet d’étude principal est la

relativité, le principe qui est au coeur des enseignements bouddhistes, la

vacuité d’existence propre de tout phénomène. Les théories occidentales de

la relativité ne disent pas autre chose : la position d’un objet, son

orientation, son mouvement (caractérisé par sa vitesse et par son

accélération), sa taille (suivant la théorie plus récente de la relativité

d’échelle), aucune de ces propriétés n’existe de manière absolue,

intrinsèque à l’objet. Aucune n’existe en soi, mais seulement de manière

relative à un autre objet qui sert de référence. Ce sont des propriétés de

couple, qui ne sont attribuables à aucun des deux membres du couple pris

séparément. Il est remarquable que les intuitions fondatrices de Galilée

et d’Einstein, qui les ont menés à formuler le principe de relativité,

relevaient de l’aspect de vacuité d’existence propre. Ainsi Galilée

remarqua que, pour tout ce qui participe au mouvement, le mouvement est

“comme rien”, “comme s’il n’était pas”. Einstein, tentant de s’imaginer ce

que ressentirait quelqu’un entraîné avec une onde électromagnétique (la

lumière) découvrit que dans une telle situation, le temps disparaîtrait !

Il découvrit ainsi à la fois la relativité du temps et l’absence

d’existence propre de la lumière elle-même. Plus tard, il posa les bases

de la construction de la théorie de la relativité généralisée en réalisant

que quelqu’un tombant en chute libre (c’est-à-dire accélérant) dans un

champ de gravitation ne sentirait plus son propre poids. C’est le

mouvement accéléré et la gravitation elle-même qui sont alors comprises

comme n’ayant aucune existence en soi, mais comme n’apparaissant qu’en

relation avec le choix du système de référence… 

Un quatrième point est celui de la méthode de la découverte scientifique

elle-même, en particulier celle du théoricien. Une partie majeure de la

recherche consiste, à une époque donnée, à chercher les solutions et les

conséquences des équations de la physique connue. Mais avant cela, comment

découvre-t’on une théorie scientifique, comment écrit-on ses équations

fondamentales ? Ceci n’est pas enseigné dans les livres. Au détour de

lectures, on peut tomber sur une confidence de Newton disant que pendant

20 ans, 24 heures sur 24, il n’a pensé qu’à celà; sur la description des

expériences de pensée et des intuitions de Galilée et d’Einstein dont des

exemples viennent d’être donnés; sur des récits mythiques comme le rêve de

Kékulé (qui rêve d’un serpent qui se mort la queue et découvre la

structure cyclique du benzène); sur l’expérience commune à de nombreux

scientifiques selon laquelle, après un long temps d’étude, de réflexion et

de concentration, c’est souvent en lâchant prise, en ne pensant plus du

tout au problème posé (autre activité, jogging, douche, détente, sommeil,

etc…) que la solution apparaît sous forme d’un insight, le fameux

“Eureka”, où tout devient clair et lumineux. Cette compréhension est

souvent au delà des mots (ainsi de Poincaré qui vit en un éclair la

démonstration d’un théorème essentiel, éclair accompagné de la certitude

d’avoir trouvé la solution, alors que la mise en oeuvre écrite de cette

démonstration lui prit ensuite un temps très long et de nombreuses pages

de calcul). Ne reconnait-on pas dans ces récits les qualités de don de soi

(on y met toute son énergie) de courage (mettre en cause les savoirs

prétenduement établis), d’empathie (se mettre à la place, à l’intérieur du

système qu’on veut comprendre), de détermination, de persévérance, de

patience et d’enthousiasme (être prêt à y travailler, dix ans, vingt ans,

toute sa vie si nécessaire), de concentration (demeurer de manière

uni-pointée sur la question) et de vision profonde (la vérité apparaît)

qui sont au coeur de l’entraînement de l’esprit de la voie bouddhiste ?

Autrement dit, alors que l’essentiel de l’enseignement occidental des

sciences (et de la recherche) repose sur l’étude et la réflexion, la voie

bouddhiste ajoute un troisième terme, la méditation. C’est elle qui, en

nous reconnectant à notre lumière intérieure, apporte en fait les

solutions profondes. C’est là un point essentiel, car il détermine la

pratique même de la recherche scientifique. Si les découvertes

fondamentales étaient des inventions, des constructions mentales, le

scientifique pourrait laisser aller son imagination. Mais celle-ci est

infinie et sans limite, alors que le monde que le physicien tente de

comprendre est unique. Einstein se posait précisément la question :

“Comment se fait-il que nous soyons capable de comprendre le monde ?” Si

cette compréhension résultait d’une fabrication mentale, il faudrait que,

par miracle, cette construction coïncide avec la structure effective du

monde physique. Ce serait impossible. Or on ne parle pas d’invention dans

le cas des grands changements de paradigme de la physique, mais

précisément de découverte. Lisant la thèse de Louis de Broglie (proposant

l’existence des ondes de matière qui permit le développement de la

mécanique quantique), Einstein s’exclama : “il a soulevé un coin du grand

voile”. S’il y a “découverte” de la vérité, c’est que celle-ci était là,

mais cachée, voilée, justement. La dé-couverte, la compréhension est donc

de la nature d’une vision intérieure (par la conscience) et non d’une

construction mentale. Si l’on ouvre la porte qui cachait une pièce, dès

que la porte est ouverte, tout le contenu de la pièce apparaît d’un coup,

c’est bien là la nature de la vision. S’il fallait fabriquer, objet après

objet, tout ce contenu, ce serait beaucoup plus long (cette situation

correspond plus aux inventions technologiques) ou même impossible. Dans

ces conditions, le travail à faire pour résoudre un problème fondamental

est une activité de dévoilement, c’est un travail sur la déconstruction de

l’erreur et de l’ignorance, non sur la vérité elle-même. La vérité

recherchée, elle, est déjà là et n’a pas à être fabriquée : ce sont les

constructions mentales erronées qui doivent être défaites, les voiles qui

la cachent qui doivent être détruits ou dissipés, après quoi elle se

révèle d’elle-même. 

Mais le point essentiel, qui ne concerne plus seulement le scientifique

mais l’être humain, reste bien sûr le Dharma comme voie de libération de

la souffrance. 

La suite au prochain numéro.

 LN

Interview with Ringu Tulku Rinpoche at the Bodhicharya summer camp by Jet Mort

Thank you Rinpoche for agreeing to this interview.

When did you get your ‘wake up call’ to come to the West?

I was asked maybe in the late 70s by the XVIth Karmapa to go to Canada to teach at the university and then later I was asked to go to Naropa university but both times I didn’t go because my studies were not complete in India and also I did not have too much interest actually in going to the West. In 88, I think, I met Akong Rinpoche and Sogyal Rinpoche at a Tulku’s conference in Varanasi and the same day they invited me and they said that there is no need for you to set yourself up in Sikkim all the time, you don’t need to come for the whole time, you just come for a visit, what is wrong with coming for a visit? Continue reading

Reflections on the 14th Dalai Lama’s Visit to Northern Ireland by Annie Dibble

Background : In 1972 the North of Ireland had become a harrowing place as Catholic and Protestant civilians became more and more preoccupied with establishing territory and identity. As the unrest grew, so did the urgency for a peaceful resolution to a conflict stretching back into history. The conflict was resurrected during the 19th century during the Great Famine between 1845 -1852 and after, when Scots presbyterian families (the ‘planters’) were relocated to Ireland as a means of strengthening British occupation. Continue reading

Dreaming our World by Marita Faaberg

A human life, my ordinary life and the way it is lived and experienced by me, is to a great degree determined by the baggage of my past and the constant craving for something better in the future. That “something better” we call salvation, enlightenment and other times something else. We feel ourselves on a search. Often this search is triggered by a nagging feeling of deep dissatisfaction in us: there is something amiss, there’s something not quite right with us. We feel deficient in some way and if only we knew what that something was, our worries and our frustrations would cease and there would be no more obstacles in our life. In other words, we would be free and happy. Continue reading

Why Buddhism? by Denise Nélis

“A threefold anxiety marks everyone’s life: the fear of extinction, despair when faced with absurdity and the anguish of loneliness” Karlfried Graf Dürkhem.

When a whole lifetime has been spent immersed in Western culture and one has walked alongside the different aspects of Western philosophy and spirituality as I have done, it  might be helpful to shed some light on those factors which lead one to Buddhism in the first place, in order to assess the measure of one’s sincerity and commitment to this Path and its teachings. It is for this reason, long overdue, that I would like to retrace the steps which finally brought me to commit to this path. Continue reading

How mindfulness has helped me by Vicki McKenna

Buddhists talk often about happiness. It is a focus on the path. My journey with spirituality, particularly Buddhism and Daoism, has led me to realise that essentially I am a happy being but as I have grown older I feel, for me, the spiritual journey is now more about attaining a state of contentment rather than cultivating happiness. Happiness seems somehow more frivolous–like an energetic, rather fast heartbeat whereas at my ripe old age of fifty eight contentment sounds like a centred, steady, regular heartbeat. Continue reading

Happiness by Margaret Ford

Happiness is big business nowadays. Everywhere we look we find books and articles about how to be happy; how to find happiness; what makes us happy and what doesn’t. There seems to be no end to the advice we are offered and many people say that Buddhist practice is about ‘being happy’. But what is happiness? Is it different for different people, or is it a common experience that we can all agree on? Continue reading

Breaking Free by Blue Butterfly

I am trying to break free but have now discovered that breaking free won’t break me free of my emotions. You know life is funny, you think that you know what to do and what path to take but this can change.

All my life I have been abused mentally and emotionally by my parents and this is difficult when you’re growing up in this “ego minded” world but I feel finally I have captured inner strength by letting go of fears and beliefs that were causing me to drown in the dark shadow of others. Continue reading